Contexte et dynamique vers la coopération

Paris est une ville attrayante, joyeuse, vivante, pittoresque, riche d’équipements, éclectique d’un quartier village à l’autre. Mais si Paris est agréable à visiter, au quotidien elle est bruyante, polluée, dense. Ceux qui y vivent comme ceux qui y travaillent, la trouvent de plus en plus complexe notamment pour les commerces de proximité. Aussi dans chaque arrondissement, les habitudes changent et la ville se transforme pour rééquilibrer et moderniser les usages des équipements de proximité. C’est dans ce contexte de transformation que se construit La FélixCité et surtout la notion de quartier village. Chaque habitant, chaque usager a sa propre définition des limites du quartier village dans lequel il ou elle habite. Des conceptions différentes apparaissent suivant les préoccupations propres au village. L’important étant que chacun•e soit capable de reconnaître son centre d’usage.

Au départ, La FélixCité qui rassemble 5 associations de commerçant•es du 12e arrondissement, émane d’une volonté de l’AC Paris-Bercy de se professionnaliser sur une dynamique grandissante. C’est un réseau qui a permis à des commerces indépendants de résister face à la crise économique, sanitaire et sociale en mutualisant des services et des actions d’animation. Pour être précis, l’association des commerçants est un véhicule juridique associatif soumis à la loi de 1901 et à la notion d’économie sociale et solidaire. Elle regroupe plus particulièrement les acteurs de la vie économique du territoire majoritairement en rez-de-chaussée avec vitrine de différents secteurs d’activités.

Véritable opportunité, l’association permet de valoriser, dynamiser et fédérer les commerces, d’être force de propositions pour améliorer l’espace public (stationnement, façades, éclairages…) dans l’intérêt général, de définir son périmètre territorial et participer au renouveau et à l’attractivité du quartier favoriser le dialogue, une meilleure inter-connaissance et de mieux se comprendre d’échanger les connaissances et compétences de chacun, de contribuer à des actions d’information et de formation

Cette centralité multiple peut être perçue dans Paris à trois échelles : 

  1. centralités de Paris-capitale : celles-ci s’organisent autour de quelques grands pôles, sur la rive gauche et, principalement, sur la rive droite, autour de grands linéaires commerciaux 64 et des principaux monuments. 
  2. centres à l’échelle des quartiers organisés de façon linéaire et continue. Ces quartiers s’appuient sur des itinéraires commerciaux issus des anciennes voies d’accès à Paris, comme la rue de Vaugirard ou la rue du Faubourg du Temple.
  3. échelle des villages de dimension modeste pour les services quotidiens aux habitant•es. Issus d’anciens lotissements, de centres de villages ou de la conjonction de plusieurs équipements (mairies d’arrondissement, églises, crèches et écoles, jardins et squares…), ces centres sont le plus souvent proches, mais un peu à l’écart, des itinéraires précédents, enrichissant encore les parcours possibles dans la ville.

Lancée au départ dans la même dynamique qu’une association de commerçants, on s’est retrouvé avec une même dépense principale, celle des illuminations sur un projet plus étendu géographiquement. Si l’adhésion a été augmentée, le nombre de contributeurs•rices reste insuffisant pour boucler le budget. Le temps à combler le budget nous a détourné de l’objectif principal : apporter des solutions au meilleur fonctionnement possible des commerçants adhérents. 

Nous avons alors identifié des services utiles et nécessaires sur la visibilité et la mise aux normes ainsi que des services mutualisés. Un long travail de modélisation de services pour créer un catalogue a été engagé : offre de digitalisation, conciergerie, massification,… (voir annexe 6

La mairie du 12e est à l’écoute et intéressée par le projet mais demande qu’il soit plus orienté ESS. Les commerçants, quand à eux, s’investissent peu et les projets sont mis en attente. Entre-temps les commerçants souffrent d’une zone de chalandises appauvrie et peu active.

L’installation d’un bureau à Césure a permis de mettre en place une première équipe opérationnelle avec développement web, graphisme, et a permis d’identifier des compétences inattendues et originales et reconnaître que ce qui prime c’est le réseau et une équipe opérationnelle. A ce jour, 3 axes ressortent clairement  des expérimentations dans l’hyper localité : 

– un réseau personnes physique ou morales et experts

– un lieu d’expérimentation et de professionnalisation

une entraide – veille et mise en relation 

Trois entités suivent les travaux de La FélixCité depuis le début : la Confédération des commerçants de France, initiatrice du mouvement des SCIC de centre-ville en France, la CCI Paris Ile-de-France et la CRESS IdF. Des temps de rencontre informels tels que les petit déj, et plus formels tels que les comités d’associations de commerçant•es de la CCI, de la CDF, de la Cress IdF et du Ceser IdF permettent de mieux cerner les enjeux de la société telle qu’elle évolue de manière générale et donc de l’évolution de chacun en particulier.

Installation et expérimentation

Le 13 juillet 2022, La FélixCité investit un bureau dans tiers-lieu Césure de 25.000 m2 géré par la société coopérative d’intérêt collectif Plateau Urbain dans le 5e arrondissement de Paris, vaste espace de travail pour plus de 190 structures occupantes et 2000 étudiant•e•s depuis l’été 2022 qui devient un terrain d’expérimentation pour inventer de nouvelles manières d’apprendre les un·es des autres. C’est un lieu d’expérimentation et de rencontre, raison pour laquelle il était intéressant pour La FélixCité de s’y inscrire. La FélixCité a par ailleurs intégré le sociétariat de Plateau urbain en tant que structure occupante le 26 juin 2023.

Le bureau #431 nommé “Bureau d’études trop bien!”, de 25 m2, est investi au départ par deux membres de l’association. Le mobilier est apporté par l’un d’eux et très vite s’enchaînent des réunions. Chacun des membres occupant à une clé d’accès au bureau et la 3e clé est déposée au restaurant du vice-président de l’association, l’Aire Ona.